L’histoire de l’ES.Tarentaise

A Notre-Dame de Briançon, le 20 octobre 1908, à la salle Butin, une société se crée portant le nom “Industrie Sportive de Notre Dame de Briançon”. C’est au tout début des cités ouvrières où s’anime un flot de gamins qui commence à taper dans la balle. Même rapidité de création à Moûtiers où, quelques années plus tard apparaît l’Association Sportive de Tarentaise :

« Que vouliez-vous faire à l’époque sinon taper le ballon. Nous, les gamins du Faubourg de la Madeleine ou de la place du Marché, on ne faisait que cela à la sortie de l’école. Une balle en chiffons et ca allait ».
A l’image de Jean Gacon, célèbre arrière de l’équipe fanion locale, il en faut peu pour faire surgir dans l’âme footeuse les exploits qui jadis émaillaient les stades de Tarentaise.

Reviennent à Moutiers, les brillances de ce fabuleux match de l’A.S.T quand l’équipe fanion avait terrassé, un 5 janvier 1986, le Saint-Etienne des meilleurs années. A l’image de Ribery, ces héros faisaient les couvertures de la presse nationale après leur héroïque victoire 1 but à 0. On revoit encore la une du quotidien « l’Equipe » et les articles élogieux livrant les exploits de Keita, d’Aranczyck, de Djebiha face aux « Verts Champion » composés des Castaneda, Kurbos ou autre Pardo. Il y eut aussi dans les foulées d’un Pierrot Ruet, buteur de talent, celle de Morilla, pétillant dribbleur, tout le talent du ballon rond local quand la vallée se donnait rendez-vous autour du stade. On entend clamer les tribunes, taper sur les tôles, scander les noms de Duboin, Poncet, brillants animateurs des dimanches moutierains.

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On pourrait aussi survoler la mémoire footeuse de Notre-Dame de Briançon avec les fougues d’un Pedrassi, les envolées d’un Ducruet ou les patientes constructions d’un Max Anselme. Voilà que le stade des usines, étouffé sous les fumées ressuscite dans la brume des souvenances, ces matchs des minimes et cadets du jeudi ou Pataco Ottaviani animait l’école de foot en attendant que les week-end éclatent de vivats sous les shoots d’un Dimier ou d’un Salim Latrèche.

Elles sont là, nos enfances ; elles dorment au creux des crampons plantés au marteau dans les avants matchs de suspens, dans les limonades sucrées des mi-temps, les fins de parties des bars Bochet, Tabuis ou Laurent. Peut-être est-ce là qu’il faut rechercher les racines de nos solidarités, ces souvenirs au goût de fraternité à l’heure où la société s’essouffle parfois dans l’inutile oubliant que les couleurs de la simplicité suffisent pour que l’avenir soit doux.

On les retrouve en tout cas aujourd’hui encore dans les évolutions de l’Entente Sportive de Tarentaise et de son président Romuald LEFEVRE, dans les brillantes écoles de foot de Moûtiers, tous les mercredis après-midi ainsi que dans les classes-foot des collèges Jean Rostand et Sainte-Thérése.